C’est un ancien amphithéâtre romain de forme ovoïde, achevé en 30 après J.-C, il mesurait 140 mètres de long et 110 de large, et comprenait, 44 rangées de marches qui pouvaient accueillir jusqu'à 30 000 personnes et presque rivaliser avec le Colisée de Rome. Comme beaucoup de monuments antiques, il fut peu à peu délaissé au moyen âge, et servit de réserve de pierres pour la construction d'édifices. En 1117 un tremblement de terre endommagea aussi les murs extérieurs, tout ceci explique son aspect incomplet actuel.
 
En 1913, le célèbre ténor véronais Giovanni Zenatello, se mit à chanter pour son plaisir alors qu'il visitait les Arènes de Vérone. Des amis qui l’accompagnaient découvrirent avec surprise la parfaite acoustique à l’intérieur du vieux monument, ils pensèrent immédiatement à mettre en scène un Opéra dans les Arènes pour célébrer le centenaire de la naissance de Giuseppe Verdi, le choix d’Aida parait évident vu l’impressionnante « salle » de spectacle.
 
Depuis, l'amphithéâtre, formidablement bien conservé et aussi restaurée, est utilisé comme scène de spectacles lyriques et accueillent jusqu'à 12 000 spectateurs. C'est devenu un haut lieu du théâtre lyrique international. Maria Callas débuta ici en 1947, et dès lors se sont succédés sur la scène, saison après saison, les plus grands artistes du monde: Luciano Pavarotti, Placido Domingo, Josè Carreras, Montserrat Cabaillé …
 
 
Nous avons pu y voir une Aida de Verdi dont la mise en scène et les décors étaient inspirés de la première représentation de 1913, un spectacle somptueux, pharaonique (sans mauvais jeu de mots). Sur scène, nous avons vu défiler les armées de Ramsès III, nous avons vu les temples et les palais fastueux en vrai grandeur, c’est au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer.
 
L’orchestre, les danseurs, les chœurs et les solistes étaient tous bons, le spectacle aurait pu être parfait si les arènes de Vérone n’étaient pas victimes de leur incroyable réputation. En effet nous avons bien peur qu’une grande partie du public présent est venu aux arènes comme il serait venu voir le cirque ou un concert rock. A chaque entracte un petit nombre de personnes disparaissait, même parmi ceux qui ont acheté les places les plus chères.
   
  
L’acoustique remarquable, qui permet d’entendre partout la musique et les chanteurs, ne peut tout de même pas amplifier le son et le niveau sonore reste modeste. Hélas, grâce à cette même acoustique on entend parfaitement bien l’agitation permanente des 12 000 spectateurs qui produit un bruit continu d’un niveau important, pire, avec une telle foule il y a au moins une personne qui tousse à chaque seconde ! Il est très difficile d’apprécier le concert dans ces conditions, c’est à voir une fois dans sa vie, mais si vous aimez vraiment l’opéra vous risquez de ressentir la même frustration que nous.

Page précédente