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Maria Joao Pires aux Dominicains de Guebwiller / 2013 La première question qui
m’est venue à l’esprit après le concert de Maria Joao Pires aux
Dominicains de
Guebwiller (en réalité quelques heures plus tard, lorsque j’ai enfin
retrouvée
mes esprits) était : « à quelle espèce appartient cette pianiste,
humaine, fée,
magicienne, elfe ou sorcière ? ». Je n’ai toujours pas de
réponse définitive, mais ce qui est certain, lorsqu’elle effleure,
touche ou
frappe son piano, celui-ci prend vie et devient capable de communiquer
directement avec votre cœur, votre cerveau et vos trippes ! J’ai aussi vu comment elle
chante à son piano
des incantations certainement faites pour magnifier la puissance
magique de
l’instrument, mais je n’ai rien entendu et je ne pourrais pas vous
livrer les
formules magiques. Dans cette cérémonie elle
était assistée par le grandiose Kammerorchester
Basel, dirigé à la baguette
(magique) par le grand enchanteur connu sous le nom de Trevor Pinnock !
Il a
ouvert la cérémonie avec un Siegfried Idyll de Richard Wagner, rempli
de
charmes, de douceur, de couleurs pastelles avec des éclats de lumières
entre
lesquels se glissent parfois des ombres un peu inquiétantes. Nous étions donc prêts pour plus de magie. Alors est apparue Maria Joao
Pires pour enchanter le public avec le concerto pour piano Nr 2 de
Chopin. J’ai vraiment senti comment sa
musique
pénètre mon âme, me transforme, me
rajeuni, cherche au fond de moi des choses enfouies presque oubliées.
Des
sentiments amoureux d’un romantisme torride que je croyais avoir
perdus,
surgissent soudain avec une force insoupçonnée ! Chaque note, chaque son
devient une lumière colorée, et vous entraine vers une vie plus
intense, plus
profonde, plus libre. |
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Oui, libre, et je le répète,
parce que cette élixir musical que diffuse le piano envouté de Maria
Joao
Pires, n’est pas aliénant, il vous ouvre l’esprit et le cœur de sorte
que vous
puissiez accueillir encore plus de bonheur et plus de musique. Puis pour parachever son grand œuvre
de cette
nuit elle a interprété seule, le nocturne Nr 3 de Chopin. Là encore les
mots ne
suffisent plus…. A l’entracte, j’ai découvert
que Maria Joao Pires c’est transformée en un petit bout de femme, tout
modeste, qui est sincèrement étonné et
émue de recevoir des roses après son concert, je lui ai dit que ces
fleurs ne
sont rien par rapport à ce qu’elle nous a offert ce jour-là, un cadeau
somptueux, le plus grand que l’on puisse nous offrir, parce que sa
musique a embelli
nos âmes ! Apres l’entracte le
Kammerorchester Basel et Trevor Pinnock nous ont réconfortés et
rassurés avec
une symphonie Nr 40 de Mozart d’une
élégance rare, lumineuse avec des
éclipses sombres des mélodies parfois majestueuses, parfois dansantes
et des
rythmes enivrants et savoureux, une pure merveille, du vrai Mozart dans
toute
sa splendeur ! Maria Joao Pires est
peut-être tout de même une puissante enchanteresse qui cache bien son
jeu ! Même lorsqu’elle n’est pas
là, elle joue encore du piano dans ma tête. Je suis toujours sous le
charme…. |
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