Philippe Jaroussky
|
||||||||||||||
En fait je suis
mort de honte lorsque je raconte ma première rencontre avec Philippe Jaroussky.
C'était à la sortie des artistes de l'opéra de Zurich après avoir vu Otello,
j'attendais de voir Cecilia Bartoli avec un beau bouquet de roses sur les bras,
ce qui facilite la conversation avec les autres personnes qui patientent, et ai
adressé la parole à Philippe Jaroussky sans le reconnaitre ! Honte à moi ! En
fait, je ne le connaissais que par ses disques magnifiques que j’aime
énormément. J’ai appris sur
son site web qu’il allait chanter à l’Opéra
National de Lorraine de Nancy l’Artaserse
de Leonardo Vinci, avec comme partenaire Max
Emanuel Cencic et
d’autres contre
ténors de haut vol, accompagnés par le Concerto Köln dirigé par Diego Fasolis j’ai
commencé à avoir des palpitations (j’exagère à peine, parce je ne suis pas
tombé en pamoison). ![]() Artaserse
à l’Opéra de Nancy
Je me suis dit que ce serait une magnifique occasion pour inviter ma sœur à l’Opéra (pour ceux qui n’ont pas lu l’introduction, c’est elle qui m’a initié à la Musique), et depuis l’impatience d’arriver au 10 novembre 2012, qui est aussi ma date d'anniversaire, est devenue de plus en plus grande ! Et le jour "A" est venu, tous mes espoirs ont été en dessous de la réalité ! Le niveau incroyablement élevé des cinq contreténors n'a pas fait de l'ombre à Philippe Jaroussky, bien au contraire, ils nous ont prouvé définitivement que chaque contreténor possède une voix unique avec son caractère et son timbre personnel. La puissance vocale de Jaroussky, la pureté cristalline de son timbre qui reste masculin jusque dans les notes les plus stratosphériques, la subtilité de ses ornementations ont démontré qu'il était bel et bien le maitre de la soirée. ![]() Artaserse
à l’Opéra de Nancy
C'est justement ce jeu entre les ressemblances et les différences vocales que le metteur en scène Silviu Purcăretea a mis en valeur en choisissant au second acte de faire porter des costumes et des perruques identiques aux trois rôles masculins. Il nous a forcé à dresser nos oreilles et à affuter notre attention pour que nous puissions découvrir toutes les nuances et les subtilités de ces chanteurs surhumains qui sur scène ne sont ni des hommes, ni des femmes, mais simplement des divinités musicales. Je vous inciterai donc vivement à faire vos offrandes à ce prince parmi les divinités musicales et à écouter religieusement ses CD, particulièrement ceux où il chante en duo avec ses partenaires divins comme Max Emanuel Cencic, ou Cecilia Bartoli. Le prince Jaroussky a choisi de
prendre une (petite) année sabbatique
après cet évènement, Mais à son retour il décide de s'attaquer au
répertoire d'un mythe de la musique baroque, le légendaire castra
Farinelli qui avait créé le rôle d'Artaserse dans l'opéra de Vinci.
![]() Philippe
Jaroussky au Sentier en suisse
Nous avons eu le bonheur d'entendre Philippe au Sentier en Suisse, ou il a sublime la musique que le Maestro Porpora a écrit pout son élevé Farinelli. Ce fut un bonheur absolu ! Les airs les plus virtuoses, comme les plus doux et délicats que Porpora a composé pour le plaisir des générations d'oreilles à venir, nous ont envoutés pendant ces deux heures de pure magie. J'avais entendu le CD avant le concert, mais il fallait que je l'entende "pour de vrai" ! Merci Philippe pour ce moment inoubliable. Quelques semaines plus tard, j'ai voulu revoir le DVD du film de Farinelli, et à ma grande surprise, j'ai été déçus d'entendre cette musique, et surtout cette voix que je pensais ne jamais pourvoir entendre en concert puisqu'il a fallu utiliser les voix d'une soprano et d'un contreténor pour fabriquer la voix de Farinelli. La raison est simple, depuis l'interprétation de la musique baroque a énormément évoluée et Philippe Jaroussky nous a définitivement démontré que c'est Farinelli que devrait être jaloux de son immense talent ! ![]() Diego
Fasolis, Julia Lezhneva
et Philippe
Jaroussky à Baden-Baden en janvier 2014
Le 17 janvier 2014 Philippe a interprété à Baden-Baden le Stabat Mater de Pergolesi, avec Julija Leschnewa sous la direction de Diego Fasolis. Un évènement en soit, ce concert tient du miracle, je le savais déjà avant d'acheter les billets. Mais quelle ne fut pas ma surprise, pendant la première partie, Philippe a interprété le Nisi Dominus de Vivaldi, et son interprétation était tellement sublime que j'ai cru qu'il s'agissait d'une nouvelle partition jusque-là inconnue. Dans ce miracle il y a eu un moment d'Absolu Parfait, le lamenti, ou il s’est produit une chose incroyable, la musique et la voix ont aboli toutes les lois de la physique, le temps c'est complètement arrêté, l'univers tout entier avait rétréci pour n'englober que ces Musiciens et leur public, il me semble que même la pesanteur avait cessé d'exister !
|
||||||||||||||
Philippe Jaroussky & Ensemble Artaserse - LUIGI ROSSI (1597-1653)
|
||||||||||||||
Enregistrements![]()
|
||||||||||||||
Site Web![]() philippejaroussky.fr
Page précédente
|